L’Union des Arts Plastiques de Saint-Étienne-du-Rouvray est née en 1963 à la suite de la première exposition organisée par la municipalité. Les exposants manifestèrent le désir d’entrer en relation avec d’autres artistes au plan national, de s’organiser sur place tout en réservant à leurs invités un rôle déterminant à la fois d’attraction et de confrontation.
Par l’importance des invités, la présentation des divers courants de la création et le combat pour la défense des créateurs, l’UAP devint très vite un pôle de regroupement des artistes de la région. Le problème de la diffusion et de la communication se posa rapidement. L’affiche devait être l’image et le vecteur de ce qui était montré et donc être digne de se nommer » affiche « . Créant nos affiches dès le début, il nous fallait les faire imprimer.
Mais n’étant pas maîtres de l’impression, les résultats n’étaient pas de la qualité attendue, d’autant que nos moyens financiers étaient très limités. C’est ainsi que la technique de la sérigraphie s’est imposée. Technique relativement simple et très souple, assez peu onéreuse, elle pouvait satisfaire nos désirs. Dans un local mis à notre disposition par la municipalité, nous fîmes nos premières tentatives d’impression plus ou moins réussies. Dès 1973, l’Atelier était créé. Le matériel, sommaire au départ, s’améliora grâce à l’ingéniosité de certains, au savoir et à la pratique d’autres. Nous réalisâmes alors nos premières affiches.
En 1975, Xavier Longobardi créa une composition originale en trois couleurs sur calque, pour que nous l’imprimions en sérigraphie. Notre première estampe était née. Le tirage était alors de 32 exemplaires signés par l’artiste. 200 affiches furent tirées. Après cela, nous primes l’habitude d’éditer une affiche et une estampe originale de chaque invité. L’estampe était tirée à 50 exemplaires. A partir de 1990, l’atelier d’impression municipal prit en charge l’édition des affiches pour la plupart de nos expositions. Cela nous permit alors de nous consacrer totalement au travail de l’estampe, les tirages dépassèrent les cent unités.
De nombreux artistes nous ont fait confiance, créant pour nous des œuvres originales ; il n’est qu’à consulter le dépôt effectué à la BnF, pour en être convaincu.
Pour certains créateurs, ce fut même leur première expérience de la sérigraphie : Marfaing, Delfino, Lybinka, Kolar et Singier.
L’atelier reste encore très artisanal, mais nous attachons une grande importance à l’édition de ces estampes qui pour nous est un moyen d’entrer en relation plus étroite avec nos invités, grâce à un travail de réciprocité. Editer une estampe implique des échanges plus forts avec le créateur que s’il prête simplement une œuvre. Cette démarche permet aussi à un public plus large d’acquérir des œuvres originales pour une somme relativement modique, acquisitions qui la plupart du temps seraient interdites à beaucoup.
Gérard Chantier et Jean Brumachon (2003)
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